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Funny Madness
2 octobre 2010

star trek : generations

star_trek_7_posterTitre original : star trek : generations
Genre : place aux vieux jeunes
Réalisation : David Carson
Scénario : Ronald D. Moore et Brannon Braga
Casting : Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Malcolm McDowell et William Shatner
Photographie : John A. Alonzo
Musique : Dennis McCarthy
Durée : 1H53
Sortie : 29/03/1995
Note : 7/10

Stardate : 23ème siècle. Les officiers en retraite de Starfleet, James T. Kirk, Montgomery Scott et Pavel Chekov sont les invités d'honneur au voyage inaugural de l'Enterprise-B. Le vol d'essai prend un tour inattendu quand le vaisseau rencontre deux transporteurs perdus dans le Nexus, un mystérieux ruban énergétique. Kirk, qui tentait une manoeuvre désespérée pour sauver le vaisseau, est aspiré dans le vide... Soixante-dix ans plus tard, le capitaine Jean-Luc Picard et l'équipage de l'Enterprise-D sauvent le Dr Soran. A l'insu de Picard, Soran élabore un plan visant à la destruction de l'Enterprise et de millions de vie. Pour le contrer, Picard pénètre alors dans le Nexus à la recherche du seul homme capable de l'aider : le capitaine James T. Kirk.

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Euh les gars, vous pouvez nous filer nos chèques pour qu’on puisse rentrer à la maison de retraite

En ce monde, rien n’est éternel. Tout se doit de disparaître un jour ou l’autre pour ne poursuivre son existence qu’au travers d’images et de souvenirs. C’est triste mais c’est comme ça. Toutefois, cette absence désormais ressentie n’est pas forcément irréparable. Le cours du temps apporte des changements comportant son lot de palliatif qu’il faut accepter comme une évolution naturelle des choses. Passer le relais ne doit pas se faire dans la résignation ou le dénigrement mais est une étape à accueillir comme le digne espoir d’une continuation perpétuelle. Evidemment, quand on est un fan endurci de l’ancienne mode, il est difficile de se faire à l’idée que l’heure du remplacement a sonné. C’est d’autant plus vrai pour une franchise cinématographique adulée par les geeks comme star trek. Alors que le casting de la série originale commençait à sentir le poids des années sur ses épaules, l’aventure de Starfleet est loin de vouloir s’avouer finie. Il était donc temps de virer l’ancien équipage mené par le fameux capitaine James T. Kirk pour le remplacer par la nouvelle garde sous le commandement du capitaine Jean-Luc Picard (oui on sait les scénaristes ne sont pas toujours perspicaces). Rien de mieux qu’un bon gros film sur le grand écran pour marquer cette transition qu’on pouvait estimer dantesque. Voilà ce que s’applique à faire generations même si il ne rend pas pleinement justice à cette excitante base.

Pourtant, le film capte brillamment l’essence de son sujet dans sa scène d’ouverture. Invité à l’inauguration d’un nouvel Enterprise dont il n’a pas la charge, Kirk ne ressemble plus qu’à une antique relique face à des jeunes qui ne cessent involontairement de lui rappeler sa vieillesse. L’ancien capitaine de l’Enterprise n’apparaît plus que comme un fossile prisonnier de sa légende et regrettant son ancienne place. L’émotion est d’autant plus prenante qu’elle est teintée par l’interprétation de William Shatner dont la carrière fut irrémédiablement liée à celle de Kirk. A défaut d’être un acteur exceptionnel (certains diront même qu’il incarne le pire de l’Actors Studio), Shatner offre ici une interprétation étonnamment touchante par la mélancolie avec laquelle il se glisse pour la toute dernière fois dans le rôle de sa vie. Néanmoins, il ne faudra pas longtemps pour que les petits djeunz chargés de la relève se retrouvent dépassés par les évènements et laissent le grand Kirk entrer en action... pour finalement disparaître dans une faille spatio-temporelle ! Une disparition (heureusement) éphémère mais qui emmène (malheureusement) le film vers le terrain plus convenu qu’il s’est fixé sur le support télévisuel.

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Youpi, à moi les pyjamas customisés !

Difficile après de masquer une relative déception lorsque cette alléchante introduction laisse la place à une intrigue proche d’un long épisode de la série. Enfermé entre les murs de l’Entreprise, on se retrouve alors avec diverses sous-intrigues qui ne semblent pas forcément communiquer toutes entre elles. Le capitaine Picard fait face à une triste disparition dans sa famille qui remet en cause la manière dont il a mené sa vie, un scientifique campé par le génial Malcolm McDowell menace de détruire une galaxie pour rejoindre son monde, l’androïde Data expérimente une puce pour faire naître chez lui des émotions... Plein de parcours parallèles se suivent donc et en soit, ça n’est pas forcément détestable. Si on déplorera la partie autour de Data qui offre un supplément de comédie assez catastrophique (Brent Spiner livre un numéro à la Pee-Wee Herman des plus insupportables), le récit demeure tout à fait passionnant malgré le caractère trop verbal qui l’accompagne.

On retiendra notamment la noirceur se dégageant de certains moments particulièrement forts (le Ronald D. Moore de battlestar galactica n’est jamais bien loin). Une appréciation qui s’appliquera également à la réalisation de David Carson. Que ce soit au niveau des décors ou de la mise en scène, Carson a du mal à oublier les origines télévisuelles de son projet. En résulte un certain manque d’ambition formelle comme l’atteste le déploiement assez limité de l’imagerie spatiale qui se fait pourtant magnifique (à condition comme toujours d’accepter la qualité relative des maquettes). Le film s’enferme un peu trop dans ses habitudes avec ses longues séquences dans le poste de pilotage qui s’avère tout à fait déplorable visuellement (pencher la caméra pour simuler un impact, ça fait un peu mal au niveau de la crédibilité). On enlèvera pas néanmoins l’efficacité du spectacle porté par les élans d’exaltation de la partition de Dennis McCarthy (le désistement de Jerry Goldsmith n’est curieusement pas à déplorer dans le cas présent).

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Merde, on aurait pas du donner son chèque à Shatner. On a plus de fric pour nos décors maintenant.

Toutefois, c’est in fine que le film réussit à concrétiser toutes ses ambitions. Si le film s’avérait quelque peu éparse durant son déroulement, il laisse exploser toute la pertinence de ses enjeux dans les 20 dernières minutes. Si cette exposition au renouveau de la série était chargée de faire accepter aux fans l’évolution naturelle de toutes choses, elle tire encore plus son épingle du jeu en en faisant son sujet. Alors que Picard débarque dans un monde trop parfait pour être vrai et retrouve enfin Kirk (on regrettera énormément quand même que les deux personnalité ne retrouvent pas plus face à face), le scénario dessine enfin toute l’ampleur de son propos. Tout le film ne tourne finalement que sur la notion du temps qui passe, notre manière de faire face à cette terrible vérité et d’assumer nos irréversibles actes en conséquence. Extrapolant brillamment autour du background de ses deux personnages principaux qui ont chacun consacré leur vie à leur métier, le récit traduit tout l’humanisme qui fait le sel de la franchise. C’est en subissant la contrainte du temps que notre vie en devient plus réelle, nos émotions plus intenses et c’est pour cela qu’il faut les savourer plus que tout.

Si le film se perd parfois dans des dialogues longuets et grotesques sans un peu de connaissance de l’univers star trek, generations arrive à convaincre par la force de ce propos. A défaut d’être novateur, c’est un bien beau moment que nous offre une fois de plus l’équipage de l’Enterprise.

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  • Funny Madness n'a qu'une ambition : l'exploration de ma passion pour le cinéma. Comme le laisse entendre le titre du blog, j'affectionne les paradoxes et la manière dont je parlerais reflèteront ce désir d'assimiler autant de chef d'oeuvre que de navet.
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