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Funny Madness
24 juillet 2010

star trek, le film

star_trekTitre original : star trek : the motion picture

Genre : pyjamas customisés

Réalisation : Robert Wise

Scénario : Harold Livingston

Casting : William Shatner, Leonard Nimoy, James Doohan et George Takei

Photographie : Thane Berti et Richard H. Kline

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 2H11

Sortie : 27/03/1980

Note : 8/10

Une entité d'origine extra-terrestre sans précédent se dirige vers la Terre en détruisant tout sur son passage. L'équipage de l'USS Enterprise est chargé de stopper ce nouvel ennemi. Alors que le Capitaine Decker se prépare à diriger la mission, il est relevé de ses fonctions et remplacé par le fameux Amiral Kirk, absent des commandes du vaisseau depuis trois ans.

Ce texte a précédemment été publié sur le site cineminds. Ayant enfin réussi à mettre la main sur l'intégralité des épisodes de la franchise cinématographique, je me permet de reprendre ces critiques afin d'aboutir à un tour d'horizon complet de la série.

star_trek_1

Bon les gars, tous les pyjamas sont à bord ? On peut y aller ?

Adapter une série télé au cinéma n’est pas une mince affaire. Il y a bien sûr la difficulté à respecter l’univers apprécié par les fans du matériau d’origine tout en rendant le film accessible aux néophytes. Mais il faut également réussir à justifier sa démarche. Comme le dit ce père de famille américain atteint d’une jaunisse aigue : “faut être un gogo pour payer une place de cinéma afin d’assister à ce qu’on peut voir gratuitement à la télévision”. Il n’est en effet guère intéressant de voir sur grand écran juste un épisode de la série. Il faut offrir de nouvelles ambitions, de nouveaux horizons en profitant des contraintes moindres offertes par la production cinématographique en comparaison de celle télévisuelle. Si les épisodes de la série télé nécessitent une écriture et une réalisation conçue dans l’urgence pour respecter les dates de diffusion, un film jouit de délais plus favorables et rallongés. Cela n’a néanmoins pas empêché la première aventure cinématographique du capitaine Kirk et de l’équipage de l’Enterprise d’avoir été soumis à une production chaotique. A la base conçu pour être un téléfilm, star trek – le film connu un déroulement des plus calamiteux entre une écriture se cherchant désespérément et un gigantisme difficilement gérable par rapport à la date de sortie prévue. Cela n’empêche pas ce premier envol cinématographique d’offrir un spectacle d’une ambition monstrueuse dont le charme perdure près de 30 ans plus tard.

En dépit de scénaristes ne sachant pas trop comment manier leur barque (Leonard Nimoy alias Spock ne fut intégré au récit que tardivement) et d’une production cherchant à minimiser les coûts par rapport aux moyens employés (les prises de vues débutèrent alors que le script était loin d’être bouclé), on ne peut pas nier que star trek comprit l’importance d’inaugurer le début de sa franchise cinématographique en mettant en avant une audace hors norme par rapport à la série télé. Objet d’adulation de nombreux geeks (il faut reconnaître à la série qu’elle a conçu un univers bien à elle), la série télé reste néanmoins un certain objet de moquerie du grand public qui l’a limité à des types en pyjama passant leur temps à discuter dans des décors en polystyrène (ce qui n’est pas complètement faux non plus). Après l’ouragan star wars (qui a poussé les producteurs à faire un long-métrage du téléfilm de base), c’est le suicide commercial si la grande aventure humaine annoncée se limite à ça. Du coup, Michael Eisner, patron de la Paramount à l’époque, recherche un réalisateur à même de transcender ce matériau de base. Il oriente ses choix vers des réalisateurs du nouvel Hollywood tel Steven Spielberg, William Friedkin, Philip Kaufman et last but not least George Lucas. Face au refus de ces derniers, Eisner devra néanmoins changer son fusil d’épaule et engagera au final cette bonne vieille valeur sûre de Robert Wise. Un choix plus que judicieux en soit. Qui mieux que le réalisateur du jour où la Terre s’arrêta, étalon mètre du film d’extraterrestre, pouvait être plus capable pour adapter cette série tournant autour de la diplomatie spatiale ? N’étant qui plus est guère admiratif des productions télévisuelles, Wise semble définitivement l’homme de la situation pour offrir une vision cinématographique digne de ce nom au projet.

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Capitaine c'est la catastrophe ! On a pas assez de pyjamas pour finir l'aventure !

Et pourtant, le réalisateur de the haunting a du souvent se mordre les doigts durant la production de ce qu’il qualifiera plus tard comme la plus grande déception de sa carrière. Pressé par le temps (la production connue de nombreux faux départs), Wise se retrouve sur un tournage mal organisé où les techniciens ne savaient pas ce qu’ils pouvaient faire et ce qu’ils avaient la capacité de faire. Un coup dur on peut l’imaginer pour Wise qui voulait faire de star trek une réflexion métaphysique plus proche de 2001 que de l’aventure périlleuse à la star wars. Le bordel ambiant a du l’obliger a remanié temporairement sa copie ce qui donne lieu à une première heure qui, malgré des premières minutes hallucinantes de beauté, se rattache à ce qu’on reproche généralement à star trek, autrement dit des discussions d’intérieur employant un vocabulaire plus ou moins hermétique. En parlant d’hermétisme, il faut néanmoins reconnaître que le film arrive à ouvrir un minimum son univers pour ne pas complètement perdre les spectateurs qui n’ont jamais vu la série. En inaugurant un nouvel Enterprise, le film arrive à la fois à justifier un design plus travaillé en adéquation avec son carcan cinématographique mais surtout à resituer clairement la place de chacun dans la hiérarchie du vaisseau. De toute façon, est-il foncièrement utile de connaître tous les petits détails de cet univers complexe pour savourer la magie de certaines séquences comme la découverte et le départ de l’Enterprise ? Bien sûr que non et l’opulence de cette production peut se savourer autant que l’intelligence de son propos.

Car si Wise du se plier aux exigences d’un tournage marathon, il n’en avait pas pour autant les mains liées. Par conséquent, le film a beau se montrer peu bouleversant dans sa première partie, la seconde présente elle bien l’ambition dont il souhaitait imprégner le projet. Le pitch en lui-même ne fait que rappeler le long-métrage de Stanley Kubrick (une mission spatiale rejoint un objet intersidéral d’origine inconnue) et les thématiques déployées ne font que rejoindre la comparaison. Wise s’interroge également sur la place de l’humanité dans le monde, ainsi que sa nature profonde (le développement du personnage dénué d’émotion qu’est Spock est admirable à cet effet). Il touche également à des éléments robotiques similaires en remettant en question la toute puissante logique des ordinateurs (à noter que l'écrivain Isaac Asimov fut engagé comme conseiller sur le film) et va pousser le vice en concluant le film par une séquence de naissance au propos assez similaire par l’émergence d’une entité suprême. Le scénario va jusqu’à se permettre d’incorporer une sous-intrigue à la solaris où un capitaine se retrouve éprit de la copie de sa dulcinée. Si le traitement reste moins contemplatif et énigmatique que les deux œuvres citées, star trek n’est pas pour autant dénué de philosophie et de propos intéressants.

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Regardez cette lumière. Peut-être qu'ils y vendent des pyjamas.

Pour couronner ce spectacle, Wise cherchera à s’entourer des meilleurs techniciens possibles afin de rendre justice aux sommes phénoménales engouffrées dans le film. Remerciant une première équipe d’effets spéciaux pas assez compétente et trop lente pour respecter la date butoir, Wise s’entourera des superviseurs des effets spéciaux John Dykstra qui a travaillé sur star wars et surtout de Douglas Trumbull qui s’était occupé des maquettes sur 2001. En dépit des talents du bonhomme, le résultat est néanmoins moins bouleversant que sur le film de Kubrick. On imagine bien que le retard de la production les a obligé à parer au plus pressé. Les maquettes ressemblent donc bien à des maquettes, les incrustations sont franchement peu fameuses, les effets d’optiques n’assurent pas toujours le meilleur rendu... Pire, certains effets ont du être abandonné n’ayant pu être concrétiser faute de temps, ce qui donne un cachet incomplet à certaines séquences. Ils ont toutefois retrouvé leur place dans le director’s cut de 2001 et, à l’inverse du révisionnisme ronflant d’un George Lucas, sont parfaitement indétectables par rapport aux effets de l’époque. Toutefois aussi vieillots peuvent apparaître certains effets, l’émerveillement est bien là dans la composition d’images inédites d’une grande richesse. Voir le déploiement de vaisseaux ou le ballet lancinant de stations sur la partition de Jerry Goldsmith reste un pur bonheur. Le travail de Goldsmith est d’ailleurs une des plus grandes qualités du film. Conçu de manière fonctionnelle à la base (elle servait à masquer le manque de travail accordé au reste de la bande son), le compositeur des gremlins signe une musique monstrueuse aux élans entraînants et enivrants qui n’a rien à envier à ce qu’a accomplit John Williams sur la saga de Lucas.

Dès les premières notes du prélude où défilent des étoiles, la BO nous invite à l’aventure qui va se dérouler devant nos yeux. Si celle-ci ne remplit pas toujours son contrat (ça bavarde quand même un peu trop), star trek procure tout le plaisir et l’enchantement que la production se devait de dégager.

star_trek_4

Maintenant qu'on a fait le plein de pyjamas, on peut continuer pendant encore 6 films.

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Commentaires
J
Je poste ce commentaire ici à défaut d'un autre endroit, désolé si ça dérange.<br /> <br /> Alors comme ça tu reviens aux affaires ?! <br /> Tu as bien du courage de rédiger par la chaleur ambiante, personnellement ça m'est impossible.<br /> Plus sur cineminds du coup ? Retour provisoire ou tu comptes retrouver plus ou moins le rythme de tes heures de gloire ? :)<br /> Merci de ton bref passage en tout cas. Ceci dit, je n'ai strictement rien à dire sur n'importe quel film Star Trek, sorry. En espérant que tu nous pondes une critique d'Inception, qu'on ait l'occasion de s'y étendre.
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  • Funny Madness n'a qu'une ambition : l'exploration de ma passion pour le cinéma. Comme le laisse entendre le titre du blog, j'affectionne les paradoxes et la manière dont je parlerais reflèteront ce désir d'assimiler autant de chef d'oeuvre que de navet.
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